La production française a continué de croitre en 2024, en atteignant un niveau inédit de décarbonation
Toutes filières confondues, le volume de production d’électricité en France a progressé pour la deuxième année consécutive en 2024 (+9 % par rapport au niveau de 2023), dans les mêmes proportions qu’en 2023, où la production avait augmenté de 10,8 % par rapport à 2022. Le niveau de production d’électricité a ainsi atteint 539 TWh en 2024, dépassant pour la première fois son niveau d’avant les crises sanitaire et énergétique (537,5 TWh en moyenne sur la période 2014-2019). La hausse de la production d’électricité en 2024 s’explique essentiellement par l’augmentation des productions nucléaire (+41,3 TWh) et hydraulique (+16,2 TWh) et, dans une moindre mesure, de celle de la production solaire (+2,3 TWh). Dans le même temps, la production d’électricité à partir de ressources fossiles a significativement baissé en 2024 (-11,6 TWh par rapport à son niveau de 2023) pour atteindre son minimum depuis 1952. Le volume de production décarbonée n’a jamais été aussi élevé, grâce au redressement du nucléaire, à une année pluvieuse qui a favorisé la production hydraulique, et au développement de la production éolienne et solaire au cours des dix dernières années. Ainsi, la part de production décarbonée a atteint en 2024 un niveau historique (95 %).


Après avoir atteint en 2022 son plus bas niveau depuis 1988, la production nucléaire a commencé à se redresser en 2023 et a complété son redressement en 2024 (atteignant 361,7 TWh), avec la fin des arrêts pour maintenance et contrôles liés au phénomène de corrosion sous contrainte. L’année 2024 a par ailleurs été caractérisée par un record de production renouvelable, s’établissant à un niveau de 150 TWh, soit près de 28 % de la production totale française. Ce record résulte de la combinaison du niveau inédit de la production hydraulique renouvelable1 (69,8 TWh) et de la croissance des volumes de production éolienne et solaire au fil des années (71,6 TWh en 2024 contre 45,8 TWh en 2019).
En 2024, le parc électrique français a connu une croissance historique de ses capacités de production avec la mise en service de nouveaux parcs éoliens en mer et un développement record des installations photovoltaïques

Le parc de production d’électricité a continué de se développer en 2024, atteignant 155,5 GW de capacités installées à fin décembre, soit une augmentation de 6,7 GW par rapport au parc installé en fin d’année 2023, portée par les capacités solaires et dans une moindre mesure éoliennes. Le parc de production d’électricité français n’a pas connu pareille évolution depuis le développement du parc nucléaire au début des années 1980. Cette valeur ne prend pas en compte le nouveau réacteur nucléaire de la centrale de Flamanville (d’une puissance de 1,6 GW). En effet, le réacteur a été couplé au réseau le 21 décembre 2024, mais sa mise en service commerciale est prévue courant 2025, ce qui portera le parc nucléaire à 63,0 GW (voir le focus dans la partie dédiée au nucléaire), proche du niveau qu’il avait avant la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (63,1 GW).
Près de trois-quarts des nouvelles capacités de production installées en 2024 sont des installations solaires photovoltaïques, qui ont connu un développement record (+ 5,0 GW) pour la deuxième année consécutive, accélérant encore le rythme par rapport à 2023 (+3,3 GW). La puissance des capacités installées photovoltaïques en France (24,3 GW) surpasse désormais celle des installations éoliennes terrestres dont le rythme de croissance a ralenti pour la seconde année consécutive. La puissance de production éolienne terrestre nouvellement installée en 2024 (1,1 GW) est la plus faible depuis 2020. En mer, les parcs éoliens de Fécamp et de Saint-Brieuc ont été complétés et sont en pleine exploitation depuis mai 2024 : ils portent à 1,5 GW les capacités éoliennes en mer du parc électrique français.
Les capacités de production thermique et hydraulique du parc français n’ont pas évolué en 2024.

La production hydraulique renouvelable correspond à la production hydraulique à laquelle est retranchée 70 % de la consommation de pompage des STEP, suivant la directive européenne 2009/28/CE. Elle n’a jamais été aussi élevée (alors que la production hydraulique totale a été en 2024 la plus élevée depuis 2013).