Le système électrique européen poursuit sa décarbonation grâce à un développement massif des capacités solaire et éolienne et à la fermeture des centrales à charbon
La crise énergétique de l’année 2022 a été une crise européenne, notamment sous l’effet de l’augmentation des prix du gaz qui se sont répercutés sur les prix de l’électricité dans l’ensemble des pays, entraînant une baisse importante de la consommation, de la baisse de production hydraulique qui a touché les pays du sud, et de la baisse des exportations bas-carbone et économiquement compétitives françaises. L’année 2023 a vu certaines dynamiques amorcées en 2022 perdurer : sous l’effet de prix élevés, de températures supérieures aux normales en hiver ainsi que d’actions de réduction de la consommation d’énergie engagées par les administrations, les entreprises et les particuliers, la consommation européenne1 d’électricité a de nouveau marqué un ralentissement pour atteindre des niveaux inédits sur la dernière décennie. La production a suivi cette tendance à la baisse dans la majorité des pays, à l’exception notamment de la France où le regain de production nucléaire et hydraulique ainsi que l’augmentation de la production renouvelable ont permis de retrouver un niveau de production nettement plus élevé qu’en 2022 et d’augmenter fortement les volumes exportés.
La plupart des pays européens ont continué à développer leur parc d’énergies renouvelables à un rythme soutenu, en lien avec des objectifs de transition énergétique parfois récemment revus à la hausse. Les parts de l’éolien et du solaire dans les mix de production ont continué de progresser, en battant de nombreux records. La production à partir de charbon a nettement baissé au cours de la dernière décennie, conséquence des plans de fermetures des centrales à charbon de plusieurs pays. La part de la production à partir de nucléaire dans le mix affiche une légère diminution tendancielle, sous l’effet de l’arrêt de plusieurs réacteurs. La baisse de production de ces deux filières a été en partie compensée par la montée en puissance de la production d’origine renouvelable, en particulier éolienne et solaire, et dans une moindre mesure par une augmentation de la production des unités au gaz.