Des moyens de flexibilité pour garantir l’équilibre entre production et consommation
À l’heure actuelle, l’électricité est difficilement stockable à grande échelle, malgré l’existence de stations de stockage d’énergie potentielle comme les STEP ou les progrès réalisés par les batteries. Pour garantir l’équilibre entre production et consommation d’électricité à tout instant, il est donc nécessaire de disposer de moyens de flexibilité permettant de compenser la variabilité de la consommation et de la production ainsi que de faire face à des aléas en temps réel. Avec le développement des énergies renouvelables variables, les besoins de flexibilité du système deviennent de plus en plus importants et seront amenés à évoluer fortement à moyen et long terme1.
Ces moyens de flexibilité représentent une puissance pilotable permettant d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité : ils peuvent aussi bien se situer du côté de la production (modulation de la production à la baisse ou à la hausse) que de la consommation (baisse des consommations à la demande) ou du stockage. Ils peuvent également se situer à l’étranger et contribuer à l’équilibrage du système via les échanges d’électricité avec les pays voisins.
Chaque moyen de flexibilité a des caractéristiques technico-économiques différentes, qui permettent de répondre à différents besoins de flexibilité. En effet, la flexibilité au sens large peut tout aussi bien concerner la modification du profil de consommation sur le moyen-long terme pour améliorer l’intégration des énergies renouvelables variables (via des mécanismes type heures pleines / heures creuses, par exemple), que la gestion d’aléas sur la production et la consommation au plus proche du temps réel. Plusieurs mécanismes de marché interviennent pour organiser la contribution des différents acteurs à la flexibilité du système.
Les capacités mobilisables pour la gestion de l’équilibrage en temps réel constituent les « réserves opérationnelles », dont les volumes requis pour chaque échéance de temps (quelques secondes, quelques minutes, quelques dizaines de minutes) sont déterminés en fonction des situations que le système électrique est susceptible de rencontrer. Ces capacités sont mises en réserve et ne sont donc pas utilisées pour couvrir la demande si celle-ci est conforme à la prévision : elles ne servent que lorsque surviennent les aléas de court terme. À l’heure actuelle, ces réserves sont dimensionnées pour faire face aux risques d’arrêt brutal des grands groupes de production et aux erreurs de prévision de la consommation et représentent un total d’environ 3 GW. Aujourd’hui, tous les moyens de productions pilotables raccordés au réseau public de transport d’électricité ont l’obligation d’offrir leur puissance disponible dans le cadre du mécanisme d’ajustement (réserve tertiaire ou mFRR et RR2) et qui contribue à l’équilibre du système électrique en cas d’aléas.
Les autres moyens (production non pilotable, flexibilités de consommation, stockage etc.) peuvent participer de manière volontaire aux différents mécanismes de marché. Bien que les capacités de modulation offertes par ces moyens restent aujourd’hui minoritaires par rapport à celles liées à la production classique, leur volume est en augmentation.
Ce chapitre présente différents moyens participant à la flexibilité et sur des mécanismes de marché permettant la participation de ces moyens.
2 mFRR = manual frequency resoration reserve et RR = replacement reserve sont les termes utilisés au niveau européen.
Données mises à jour en février 2023