Une production totale à son plus bas niveau depuis 1992, en raison de la faible production nucléaire et hydraulique
Dans le contexte particulier qui a caractérisé l’année 2022, la production d’électricité en France s’est écartée de ses valeurs historiques, à la fois du point de vue du volume que de la répartition entre filières.
Le volume total de production a atteint 445,2 TWh, ce qui représente une baisse d’environ 15 % par rapport à l’année précédente (-77 TWh ). Il s’agit du niveau le plus faible depuis 1992, alors que le parc nucléaire n’était pas totalement en service1.
Ceci est le reflet de la faible disponibilité du parc nucléaire, dont la production a baissé de 82 TWh par rapport à 2021, ainsi que des contraintes sur la production hydraulique (-12 TWh). La baisse de la production de ces deux filières a été partiellement compensée par l’augmentation de la production renouvelable (+4 TWh pour le solaire et +1 TWh pour l’éolien), et de la production à partir de gaz (+11 TWh), et par ailleurs un recours accru aux importations (voir partie Échanges) et par la baisse de la consommation. Le volume de production sur l’année s’est révélé par ailleurs inférieur à celui de 2020 (- 50 TWh), alors que ce niveau de 2020 avait été le plus bas enregistré depuis 20 ans.
Evolution de la production d'électricité
- Année incomplète
- Données provisoires
Détails et source
Ce graphique présente une vision annuelle et mensuelle de la production d'électricité en France, en global et pour les différentes filières de production.
Le parc de production décarbonée progresse, principalement tiré par les filières renouvelables terrestres et marines
Le parc français a poursuivi son évolution en 2022 grâce à la progression des filières renouvelables. La puissance installée a atteint 144,3 GW au 31 décembre, soit une augmentation de 5,6 GW en un an, dont 5 GW de puissance éolienne et solaire. En particulier, le parc solaire photovoltaïque a atteint 15,7 GW au 31 décembre 2022 (+2,6 GW en un an), le parc éolien terrestre a atteint 20,6 GW (+1,9 GW) et le premier parc éolien en mer en France a été mis en service à Saint-Nazaire (0,5 GW).Le parc hydraulique a également évolué à la marge (+0,1 GW).
Le parc nucléaire s’est maintenu à son niveau de 61,4 GW, atteint en 2020 après la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim.
En ce qui concerne le parc thermique, l’année 2022 a vu la mise en service du cycle combiné gaz de Landivisiau d’une puissance de 0,4 GW.
Au cours des prochaines années, le parc de production sera amené à se transformer en profondeur. Dans les prochains mois, la Stratégie française énergie climat (SFEC), qui constituera la feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050, sera remise à jour et redéfinira les nouveaux objectifs de politique énergétique du pays. En amont, une concertation nationale concernant le mix énergétique s’est déroulée entre octobre 2022 et janvier 2023 à l’initiative du ministère de la transition énergétique et alimentera les discussions parlementaires qui démarreront en 2023 en vue de la prochaine Loi de programme énergie climat (LPEC). Une fois adoptée, cette loi fixera notamment les orientations de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE 3) qui précisera, pour la période 2024-2033, les objectifs d’évolution du mix énergétique en France.
1 Six réacteurs ont été mis en service depuis 1992 (Penly 2, Golfech 2, Chooz B 1, Chooz B 2, Civaux 1, Civaux 2) et deux réacteurs ont été arrêtés (Fessenheim 1 et Fessenheim 2).